Lépidoptères

Dans la classe des Insectes, l'ordre des Lépidoptères, ou Papillons, compte parmi les groupes les plus évolués et les plus riches en espèces. Seul l'ordre des Coléoptères lui est numériquement de très loin supérieur. La faune mondiale des Lépidoptères compte quelque 150 000 espèces de Papillons, dont environ 5 000 habitent l'Europe. Il n'existe actuellement aucun ouvrage traitant exhaustivement de toutes les espèces, et pour cause ! Dans le cadre du présent guide, nous devrons bien entendu nous limiter, faute de place, à un certain choix, qui, toutefois, suffira à illustrer l'incroyable multiplicité de formes et de coloris qui se manifeste déjà à la simple échelle de l'Europe.
Parmi les Insectes, les Papillons sont de véritables joyaux. Il n'est pas rare que même les espèces les plus petites ou les plus effacées se révèlent, lorsqu'on les examine en détail, de véritables chefs-d’œuvre de la nature.
On comprend aisément que les Papillons, plus que tout autre ordre d'Insectes, aient toujours éveillé l'attention et la passion des collectionneurs.

Classement.


Papilionidae

Pieridae

Nymphalidae 1

Nymphalidae 2

Lymantriidae

Saturniidae

Noctunuidae

Sphingidae

Geometridae

Arctiidae

Les Papilionidae (ou Papilionidés) sont une famille de lépidoptères qui comprend environ 570 espèces dans le monde. C'est le groupe de lépidoptères le plus étudié et le mieux connu. Les imagos des espèces classées dans ce groupe sont de grands papillons diurnes aux couleurs généralement vives.

Les Pieridae (ou piéridés) sont des insectes qui font partie de l'ordre des lépidoptères (Lepidoptera). Il en existe plus de 1100 espèces dans le monde,

Les Nymphalidae (ou nymphalidés) sont une famille de lépidoptères (papillons) diurnes qui comprend plus de 6 150 espèces

Caractères généraux.

Quels caractères permettent de classer les Papillons parmi les Insectes ?

L'« habitus », c'est-à-dire l'apparence générale extérieure, permet de reconnaître aisément l'organisation morphologique typique de tous les Insectes. Trois parties (ou tagmes) composent le corps : la tête, le thorax et l'abdomen. La tête porte une paire d'antennes, qui transmettent au cerveau d'importantes informations de nature avant tout olfactive. Les yeux composés sont en général relativement gros. Les pièces buccales broyeuses qui caractérisent un grand nombre d'Insectes sont remplacées chez les Papillons par une trompe plus ou moins longue, enroulée en spirale sous la tête en position de repos. Grâce à celle-là, les Papillons aspirent le nectar des fleurs, l'eau des gouttes de rosée et les sels minéraux dissous contenus dans certaines matières en décomposition. Cette trompe dérive des maxilles (mâchoires inférieures), profondément modifiées. Au repos, elle est dissimulée entre les palpes labiaux. Les Lépidoptères les plus primitifs, toutefois, présentent non pas une trompe, mais des pièces buccales du type broyeur.

Peut-être l'absorption de pollen permit-elle un jour aux ancêtres des Lépidoptères de « découvrir » les organes nectarifères des fleurs, induisant alors le développement de la spiritrompe. En tant que pollinisateurs, les Papillons jouent un rôle considérable, cependant moins important que les Abeilles et les Bourdons, lesquels exploitaient le nectar des fleurs bien avant eux ; toutefois, ces Hyménoptères n'ont pas développé un organe aspirant aussi perfectionné que celui des Lépidoptères. Ainsi, la spiritrompe compte parmi les organes typiquement spécifiques des Papillons.

La tête, en général bien distincte, s'articule par un fin pédicelle (le cou) sur le thorax. Ce dernier porte à sa face inférieure les trois paires de pattes. Chez certains Papillons diurnes, la première paire de pattes est plus ou moins atrophiée ; ces pattes, dites « en palatine », ne servent pas à la progression, mais sont utilisées pour la toilette des antennes. En position d'extension durant la marche, les pattes peuvent occasionnellement être plaquées contre le corps, à tel point qu'elles deviennent presque invisibles : c'est notamment le cas lorsqu'un Papillon inquiété « fait le mort ». Contrairement à beaucoup d'autres Insectes, les Papillons sont pourvus de pattes longues et grêles. Chez de nombreuses espèces, les pattes portent des organes sensoriels, notamment gustatifs.

Sur les côtés du thorax s'articulent les ailes. Elles sont toujours présentes — compte non tenu de quelques rares cas de réduction dans le sexe femelle, notamment chez certaines Géomètres hivernales et chez quelques Bombyx —, au nombre de quatre, et sont typiquement constituées d'une double membrane recouverte d'écailles, autre caractère propre aux Lépidoptères. Les écailles dérivent de poils modifiés, aplatis, et sont disposées comme les tuiles d'un toit. Leur taille varie selon les espèces. Il existe divers types d'écailles certaines d'entre elles, dites écailles odoriférantes ou androconies, sécrètent des substances chimiques (phéromones) favorisant le rapprochement des sexes. Les écailles sont également le siège des couleurs, dont on distingue deux types : les couleurs pigmentaires et les couleurs d'interférence. Les premières résultent de l'accumulation de pigments colorés dans les écailles. Les coloris verts, en particulier, mais également les tons rouges et jaunes, ne conservent pas longtemps leur fraîcheur lorsqu'ils sont exposés à la lumière vive.
Quant aux couleurs d'interférence, elles sont d'une tout autre nature : elles proviennent de la présence de très fines couches d'air emprisonnées entre les minuscules lamelles portées par chaque écaille. Selon l'épaisseur de ces couches, une certaine partie du rayonnement solaire traversera celles-ci, tandis que la partie restante sera réfléchie. Si la partie réfléchie du rayonnement solaire occupe la bande des ondes courtes dans le spectre de la lumière visible, il s'ensuit l'apparition d'un reflet bleu métallique. Certains produits du métabolisme également, stockés en couches sous forme de cristaux blanchâtres, peuvent partiellement réfléchir les ondes lumineuses et contribuer ainsi à l'apparition de couleurs à reflet métallique ou nacré.

Défenses.

Les ailes des Papillons portent souvent des dessins dont l'arrangement détermine parfois des motifs tout à fait étonnants. Leurs deux rôles principaux sont le camouflage et l'intimidation des ennemis. D'où la division des couleurs et des ornementations en livrées de camouflage (livrées cryptiques et disruptives) et livrées avertissantes (livrées aposématiques). Les premières ne sont efficaces que si le Papillon se pose sur un substrat assorti. Quant aux secondes, elles sont avant tout destinées à mettre en garde les éventuels ennemis, notamment les Oiseaux.
Rouge et noir, rouge et jaune, de même que d'autres associations de couleurs très contrastées, forment généralement la « toile de fond » des livrées avertissantes. Elles informent le prédateur potentiel que le porteur de cette livrée présente un goût nauséabond, est immangeable, voire toxique. Cet « avertissement » vaut en particulier pour les espèces dont les chenilles se nourrissent de plantes vénéneuses, accumulant en elles les principes toxiques des végétaux qu'elles consomment. Le cumul d'une livrée avertissante et de propriétés toxiques confère à ces espèces une protection tout à fait efficace.

Il existe également, notamment sous les tropiques, mais on en connaît aussi quelques cas en Europe, des Papillons parfaitement inoffensifs qui « copient » parfaitement la livrée d'Insectes toxiques ou dangereux appartenant à d'autres ordres, profitant de ce fait de la protection naturelle dont jouissent ceux-là. Ce phénomène a reçu le nom de mimétisme, et peut se définir comme une duperie fondée sur l'utilisation d'une livrée trompeuse. La famille des Sésiides compte de nombreuses espèces (totalement inoffensives, comme tous les Papillons) imitant à la perfection les dangereux Frelons, Guêpes et autres Hyménoptères vulnérants. Autre « arme » dans l'arsenal des moyens dissuasifs : la présence de taches ocellées. Ces taches, qu'elles ornent les ailes antérieures ou postérieures, sont toujours cachées en posture de repos. Un ennemi s'approche-t-il, aussitôt le Papillon écarte brusquement ses quatre ailes ou dévoile soudainement les postérieures masquées par les antérieures, faisant apparaitre les ocelles que le prédateur prend pour les yeux de quelque Vertébré. Pendant un bref instant, l'ennemi est paralysé par l'effet de surprise. Mais cette fraction de seconde suffit en général pour que le Papillon ait le temps de s'enfuir à tire-d'aile.

bdp
21-Avr-2024
Copyright Rêv'Errances [https://reverrances.fr]