Caractères distinctifs : longueur de l'aile antérieure : 3,3 cm. C'est l'un des plus grands représentants européens de la famille, qui permet de le reconnaître aisément en vol, d'autant plus que son dessin est très caractéristique. Dimorphisme sexuel : Chez les ♀ de la génération estivale, le revers des ailes postérieures est d'un jaunâtre soutenu.
Habitat : la Piéride du Chou est une espèce «ubiquiste », ce qui signifie qu'on peut la rencontrer dans n'importe quel type de biotope, en ville comme à la campagne, dans les cultures comme dans les lieux incultes. Comme certaines autres Piérides, la Piéride du Chou a proliféré grâce aux nouvelles techniques agricoles, devenant un ravageur des cultures. En montagne, elle s'élève jusqu'à 2 000m d'altitude.
Répartition : dans toute l'Europe jusqu'au 62° de latitude nord, mais beaucoup plus rare dans le nord.
Fréquence : la Piéride du Chou compte parmi les Papillons les plus communs. Certaines années, elle produit de véritables pullulations. Des millions d'individus se rassemblent alors en essaims denses et s'envolent vers le sud, pouvant atteindre l'Afrique du Nord. La première génération est beaucoup moins riche en individus que les deux suivantes. Lors de fortes pullulations, les chenilles sont souvent parasitées en masse par l'Ichneumonoide Apanteles glomeratus. Le taux de parasitisme peut être localement si élevé que des populations entières sont anéanties ; toutefois, elles sont toujours rapidement reconstituées par de nouveaux arrivants.
Époque du vol : deux ou trois générations se succèdent, la première de la mi-avril à début juin, la deuxième de la mi-juillet à la fin d'août et la troisième en septembre-octobre, mais cette dernière n'apparaît que durant les années favorables.
Phénologie de le chenille : première génération d'août à octobre, deuxième génération en juin-juillet et troisième génération en septembre. L'espèce hiverne à l'état nymphal. On trouve souvent à proximité des chenilles des amas de petits œufs soyeux et jaunes. Il s'agit des cocons abritant les nymphes du Microgaster (Apanteles glomeratus). Selon leur abondance, il est possible de se faire une idée plus ou moins précise de la densité des populations de Piérides du Chou
Plantes nourricières : le Chou est devenu la plante préférentielle des chenilles de cette espèce. Aussi a-t-on essayé de combattre ce ravageur par l'épandage d'insecticides. Des études ont toutefois prouvé que ceux-ci nuisent davantage à certains Papillons rares qu'à la Piéride du Chou, qui, si elle a notablement régressé partout, reste cependant encore commune dans beaucoup d'endroits. Originellement, le chenille vivait sur diverses Crucifères spontanées, notamment sur la Moutarde des champs (Sinapis arvensis) et la Ravenelle (Raphanus raphanistrum).
Observations diverses : du fait de sa grande abondance, de son ubiquité et de ses mœurs migratrices, la Piéride du Chou ne présente qu'une très faible variabilité. C'était autrefois une espèce beaucoup moins commune, à l'époque où elle devait rechercher ses plantes nourricières parmi la végétation spontanée. Sa prolifération date de l'instauration de la monoculture intensive des Choux.
Les monocultures déclenchent toujours des proliférations massives et «fabriquent » en quelque sorte les ravageurs. La Piéride du Chou restera sans doute encore longtemps un Papillon non menacé d'extinction.
Les proliférations de la Piéride du Chou ont aussi leur aspect positif : elles entraînent presque invariablement la pullulation des ennemis de la Piéride, avec quelques semaines de décalage. Hormis l'Hyménoptère Ichneumonoide cité plus haut, le principal autre ennemi de la Piéride du Chou est le Champignon Entomophtora sphaerosperma, dont les effectifs atteignent leur maximum lorsque la prolifération de la Piéride touche à sa fin. L'efficacité des ennemis de la Piéride est considérable. Il est excessivement rare que la Piéride du Chou puisse pulluler pendant deux années consécutives.

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