Caractères distinctifs : longueur de l'aile antérieure 3 à 3,9 cm. Les noms scientifique et vernaculaire de ce Saturniide font allusion au motif blanc qui orne le centre des taches ocellées, et que les naturalistes ont comparé, soit à la lettre tau de l'alphabet grec, soit à une petite hache. Ces motifs blancs constituent la « pupille » des yeux bleu métallique, cerclés de noir, qui tranchent violemment sur le fond fauve ochracé de la face supérieure ; le revers est nettement plus terne. Selon les individus, la bande marginale fauve est plus ou moins envahie d'atomes noirs. La ♀ diffère du ♂ par sa teinte de fond jaune d'ocre pâle, sa taille nettement plus grande, ses antennes fines et serratées, et son volumineux abdomen. Le reste de l'ornementation se présente comme chez le ♂ Ce dernier est pourvu d'antennes fortement bipectinées, grâce auxquelles il intercepte les particules chimiques émises par les ♀. (phéromones sexuelles). Tandis que le ♂ dépense l'essentiel de son énergie à voler à la recherche des ♀ vierges, la ♀ consacre la sienne à la maturation de ses oeufs et à la dissémination de ceux-ci.
Habitat : fréquente les hêtraies claires et âgées, mais aussi les forêts mixtes, pourvu qu'elles abritent de vieux Hêtres. Au printemps, par temps ensoleillé, les ♂ parcourent de leur vol fougueux les hautes futaies à si vive allure qu'il est impossible de les suivre longtemps du regard. On en observe parfois plusieurs à la fois ; il arrive que certains ♂ prennent en chasse des concurrents se trouvant sur leur chemin. A l'encontre des ♂, les ♀ ne volent pas. Elles restent immobiles, dissimulées dans le feuillage ou posées au pied d'un Hêtre, émettant les substances odoriférantes destinées à informer les ♂ de leur présence. Dès que les récepteurs antennaires d'un ♂ ont repéré le signal attractif émis par une ♀ , celui-là remonte le courant, contre le vent, et, guidé par la concentration de phéromones qui croit au fur et à mesure qu'il se rapproche de la ♀ , il finit par localiser celle-ci, la découvre et s'accouple aussitôt.
Répartition : presque toute l'Europe ; au nord, s'étend jusqu'au 62° degré de latitude nord. Manque dans les iles Britanniques. A l'est, l'aire de répartition de la Hachette atteint le Japon.
Fréquence : espèce commune dans les hêtraies, où elle apparaît certaines années de façon massive, sans toutefois devenir nuisible, ses effectifs demeurant habituellement très limités.
Époque du vol : de la mi-avril à mai en une seule génération. Le ♂ sillonne les hautes futaies de Hêtres en plein soleil, surtout entre 10h et 13h ; la ♀ , en revanche, ne se déplace que la nuit pour déposer ses œufs.
Phénologie de la chenille : mai à début août. Lorsque l'on compare une chenille néonate avec une chenille mature, on a peine à croire qu'il s'agit de la même espèce. La chenille néonate (voir photo), en effet, porte de longues épines barbelées bizarrement conformées ; ces curieux appendices se maintiennent aux deuxième et troisième stades, puis disparaissent lors de la troisième mue. La chenille mature est verte, ornée d'une ligne latérale et de bandes latérales obliques jaunâtres ; collier jaunâtre ; stigmates cerclés de rouge. Grégaires à la naissance, les chenilles se dispersent rapidement, en général dans les jours qui suivent leur éclosion. La nymphose a lieu dans un cocon lâche et réticulé, tissé dans la litière. La chrysalide hiverne.
Plantes nourricières : Hêtres, dont les chenilles dévorent avant tout les jeunes feuilles de la couronne. On a occasionnellement observé la chenille de la Hachette sur les Chênes, les Bouleaux, le Prunellier et les Pommiers.

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