Histoire de la philo

5) Le XXe siècle.

La recherche philosophique est florissante,particulièrement en France, mais elle a de multiples aspects qu'il convient de ne pas confondre, nous en distinguerons au moins deux des plus généraux ; d'une part une philosophie de la connaissance, d'autre part une philosophie de l'homme. Nous les examinerons tour à tour.

☀ La théorie de la connaissance.

Cette doctrine est faite de recherches subtiles et profondes où s'associent aux philosophes et aux logiciens les mathématiciens, les physiciens, les biologistes. Il s'agit de l'organisation d'ensemble des connaissances ; elles ne s'organisent nullement dans le sens où l'avait prévu Comte ; on est frappé du fait que les progrès foudroyants des mathématiques, des sciences de la nature et des sciences humaines ne se font pas simplement par addition comme on l'a cru au siècle précédent, mais par le retour de la réflexion sur des principes que l'on croyait établis. Déjà, le mathématicien Henri Poincaré (1854-1912) est amené, pour avancer, à s'occuper des principes des mathématiques, moins afin de scruter leur origine, à la manière de Descartes, qu'afin de montrer le champ et les limites de leur application. Aussi n'admet-on plus les axiomes en raison de leur évidence, qui peut être trompeuse, mais en raison de leur fonction : un axiome sera admis non par lui-même, mais parce qu'il sert à démontrer un théorème. De même, le principe du déterminisme qui, en physique, admet qu'un fait détermine un autre fait selon des lois fixes, n'est pas le principe universel que l'on croyait, car l'expérience physique, en s'étendant aux masses très petites, a montré des cas où ce principe, sous sa forme actuelle, ne pouvait pas s'appliquer. Cette critique des principes s'étend jusqu'à la logique, et des logiciens mathématiciens, par exemple, ont imaginé des logiques qui comportent des propositions qui ne sont ni vraies ni fausses, contrairement au principe qui veut que toute assertion soit vraie ou fausse.

En dépit des différences de style, on peut trouver qu'il y a entre ces deux aspects une indéniable ressemblance ; leur trait commun est l'irrationalisme, la méfiance d'une raison qui voudrait procéder par principes universels, valables en soi, indépendamment des cas individuels auxquels ils s'appliquent. Mais il faut faire attention que cet irrationalisme est moins méfiance de la raison que d'une forme trop étroite, trop abstraite des principes rationnels qui sont débordés par la réalité ; et cet irrationalisme est inexplicable s'il n'est le symptôme d'un rationalisme profond, qui cherche et qui n'a pas encore trouvé son expression : ainsi l'esprit philosophique reste fidèle à lui-même et à sa fonction.

☀ La philosophie de l'homme.

Elle s'est développée en Allemagne entre les deux guerres avec Jaspers et Heidegger, puis en France avec J.-P. Sartre (1905-1980). Appelée en général existentialisme, son but, c'est, derrière les idées toutes faites que les traditions, les coutumes, les convenances sociales nous donnent de nous-mêmes et des autres, de saisir l'homme réel, tel qu'il est dans son existence immédiate, avec toutes ses misères, ses incohérences ; cette vision de l'homme se rattache, dans sa partie la plus saine, à la tradition de nos grands moralistes depuis Pascal ; ce qu'on cherche, c'est l'homme sans l'armature extérieure des usages conventionnels, l'homme dans sa nudité et son isolement ; ce n'est pas P « homme de la nature , tel que l'ont vu Rousseau et les cyniques car cet isolement n'empêche pas que chaque homme soit engagé dans un genre déterminé de vie, d'activité qui suppose des devoirs ; mais l'existentialisme déclare que tout engagement est arbitraire, injustifiable pour la raison, et, en ce sens, tout-à-fait libre.
Cette conception désespérée de l'homme a pour contrepartie une philosophie religieuse qui, admettant l'exactitude de la peinture désolée que l'existentialisme fait de l'homme, voit en elle la description d'un état de déchéance qui n'est pas définitif, et équilibre le malheur actuel de la condition humaine par l'espoir du salut. Il y a là tout un mouvement de pensée dont on peut dire qu'il est philosophique, puisque, non content de la pure et simple observation, il cherche à résoudre des problèmes universels.

❖ Bibliographie

Quelques livres de librairie pour approfondir le sujet.

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21-Avr-2024
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