Benjamin Constant

Benjamin CONSTANT DE REBECQUE écrivain et homme politique français, né à Lausanne en 1767, mort à Paris en 1830. Il fit ses études à Oxford, puis à Erlangen, enfin à Edimbourg. Ayant fait à Lausanne, en 1794, la connaissance de Mme de Staël, il la suivit à Paris, et il entra dans la politique active. Il était du cercle constitutionnel de l'hôtel de Salm, dirigé par Mme de Staël, Talleyrand, Sieyès. Les brochures qu'il publia dans l'esprit de cette coterie ont été réunies, en 1829, sous le titre de Mélanges littéraires et politiques.
Il s'était fait naturaliser citoyen français, et entra au Corps législatif après le coup d'Etat du 18 brumaire.
Appelé au tribunat par le Premier consul, il fit presque aussitôt de l'opposition, et fut éliminé (1802). Banni avec Mme de Staël, il se fixa à Weimar, où il traduisit Wallenstein de Schiller. Il faisait de fréquents séjours à Coppet. Sa liaison avec Mme de Staël, qui n'avait pas toujours été exempte d'orages, se termina par une rupture.
Vers le même temps, il avait composé son ouvrage De la religion considérée dans sa source, ses formes et ses développements, et son célèbre roman Adolphe, un des chefs-d’œuvre du genre psychologique.
Rentré en France, en 1814, il écrivit dans le Journal des Débats, où il soutint la cause des Bourbons. Toutefois, Napoléon Ier, qui cherchait, à sa rentrée en France, un point d'appui sur le parti libéral, le chargea de rédiger l'Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire, et le nomma conseiller d'Etat.

A la seconde Restauration, Benjamin Constant se réfugia en Angleterre, revint en France l'année suivante, et reprit avec éclat sa place dans l'opposition constitutionnelle.
Nommé député de la Sarthe en 1819, il déploya dès son entrée à la Chambre une éloquence brillante, incisive.
Cependant, sa santé s'épuisait par l'abus des plaisirs encore plus que par le travail, et surtout par sa vie désordonnée de joueur. Il avait été un des 221 députés qui donnèrent la couronne à Louis-Philippe. Ce prince lui fit un don de 300.000 francs. Il mourut peu après.
On a encore de Benjamin Constant :
Cours de politique constitutionnelle ;
Mémoires sur les Cent-Jours ;
son Journal intime (1887) ;
ses Lettres à Mme Récamier (1881),
à sa famille (1888),
à Mme de Charrières (1894).

Doué d'un esprit ingénieux et vif, il était léger, sceptique, mobile, incertain, avec un mélange singulier d'égoïsme et de sensibilité, de tendresse et d'ironie, de mélancolie précoce et d'amour du plaisir. En politique et sur les questions religieuses, il avait des idées nettes : son libéralisme froid et sec repoussait toute espèce de souveraineté ; sa doctrine est le triomphe de l'individualisme.

bdp
16-Sep-2024
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