André BRETON est né à Tinchebray (Orne) en 1896 et mort à Paris en 1966.
Ayant entrepris des études de médecine, il rencontre Valéry en 1913, puis, durant sa mobilisation à Nantes, le poète Jacques Vaché qui lui révèle sa vocation d'écrivain. Avec Philippe Soupault et Louis Aragon, il collabore en 1917 à la revue Nord-Sud, dirigée par Pierre Reverdy. En 1919, en collaboration avec Soupault, il écrit le premier texte surréaliste, les Champs magnétiques, qu'il publie dans sa propre revue, Littérature. Cette même année paraît son premier recueil de poèmes, le Mont de piété. De 1919 à 1921, il participe au mouvement dada aux côtés de Tristan Tzara, mais se sépare bientôt du dadaïsme pour fonder avec ses amis le groupe surréaliste, dont il écrit le premier manifeste en 1924.
Les positions théoriques du mouvement seront précisées par lui dans un second manifeste, publié en 1930. Sa lecture très personnelle de Freud, l'exploration de l'irrationnel à travers le rêve et le sommeil hypnotique donnent lieu à des oeuvres marquées par l'automatisme de l'écriture et les associations aberrantes, tel le recueil Clair de Terre (1923) et le Revolver à cheveux blancs (1932). Théoricien, chef de groupe, défenseur d'une orthodoxie surréaliste contre ceux-là mêmes qui furent ses premiers compagnons d'armes — Soupault, Aragon, puis Éluard —, il mène de front son travail de poète et sa réflexion critique tant sur la politique (Position politique du surréalisme, en 1935) que sur les arts plastiques (le Surréalisme et la peinture, en 1928). Ses récits en prose, confessions lyriques plus que textes romanesques, débutent avec Nadja (1928) et se poursuivent avec l'Amour fou (1937) et Arcane 17 (1945).
Ayant émigré aux États-Unis durant la guerre, il revient à Paris après la Libération et organise en 1947 une exposition internationale du surréalisme dont le retentissement est immense à l'étranger comme en France. En 1948, il écrit un de ses poèmes majeurs, «Ode à Charles Fourier», et donne une édition complète de ses poèmes antérieurs. L'Art magique, son dernier grand livre de réflexions sur le phénomène artistique, paraît en 1957. Instigateur du surréalisme et figure principale du mouvement, cet écrivain considérable est sans doute le dernier héritier du romantisme dans les lettres françaises du XXe siècle.
