Arbre aux quarante écus [Ginko biloba] Arbre à feuilles caduques, atteignant une trentaine de mètres, à port généralement élancé et conique, avec une cime étroite, et un ou plusieurs troncs.

Caractéristiques : Les branches forment avec l'axe qui les porte un angle aigu, et sont habituellement droites. Les ramifications sont très souples, et peu abondantes, particulièrement chez les jeunes sujets. Mais les branches deviennent rapidement rigides et épaisses.
L'écorce est gris-brun à brun foncé, profondément creusée de sillons réticulaires. Le tronc est parfois bossu à la base, mais effilé et régulier en hauteur.
Les feuilles sont éloignées les unes des autres sur les jeunes pousses, ou regroupées en touffes sur les pousses des années précédentes, ce qui donne à l'arbre dénudé en hiver un aspect étrange. Elles sont en forme d'éventail, d'environ 10 cm de longueur, à nervation fourchue, plus ou moins divisées en deux lobes, celles des jeunes pousses étant en général moins divisées. Elles ont un long pétiole et sont vert pile ou plus soutenu. Le ginkgo est une espèce dioique. Les fleurs males sont des chatons cylindriques jaunes, regroupés sur les anciennes pousses. Les fleurs femelles sont réunies par 2 ou 3. Les ovules sont libres, relativement petits, ovoides. La pollinisation est assurée par le vent.
Après la fructification, le fruit se développe à la manière d'une drupe, la graine étant entourée d'une enveloppe charnue, verdâtre ou jaunâtre,
qui dégage une odeur désagréable quand on l'écrase. Comme il est impossible de déterminer le sexe de la jeune plante, des sujets des deux sexes sont plantés dans les parcs. Mais la pollinisation ne se produit pas très fréquemment.
Distribution : Partout, comme arbre d'ornement dans les parcs ou au bord des routes.
Floraison : Mars à avril.
Généralités : L'arbre aux quarante écus est le dernier survivant d'un groupe de gymnospermes qui comptait de nombreuses espèces répandues dans le monde pendant l'ère secondaire.
On a retrouvé les feuilles fossiles des espèces disparues. Ces aiguilles en forme d'éventail étaient beaucoup plus découpées que celles de notre arbre aux quarante écus. Les aiguilles ont donc subi au fil de l'évolution des modifications de leur morphologie.
Le ginkgo est actuellement le seul gymnosperme dont les aiguilles soient planes. La nervation fourchue est un caractère typiquement plésiomorphe : les nervures se séparent en éventail dès la base du pétiole. Elles sont particulièrement visibles quand on regarde la feuille à contre-jour. Ce type de nervation rappelle la structure de certaines feuilles de fougères, et permet de supposer que les ancêtres des gymnospermes appartenaient à ce groupe. D'autres caractères archaiques de l'arbre aux quarante écus lui confèrent une position très isolée dans la phylogénie des plantes à fleurs. Il constitue même un genre monotypique, c'est-à-dire qu'il ne contient qu'une seule espèce, il appartient par ailleurs à une famille et un ordre particuliers. En tant que survivant d'une famille qui comptait à l'origine de nombreuses espèces, il conserve aujourd'hui le même aspect que ses ancêtres du crétacé, il y a 100 millions d'années ; l'arbre aux quarante écus est considéré comme un fossile vivant. Il est originaire de Chine, mais on ne le rencontre pratiquement plus à l'état sauvage. Tous les sujets plantés en Occident depuis 1730 proviennent d'arbres de jardins des temples d'Extrême-Orient.