L'homme invisible

Roman de l'écrivain anglais Herbert George WELLS (1868-1948), publié en 1897 qui eut un grand succès.

Le jeune Griffin fait des études de physique ; fort intelligent, mais très pauvre, il a découvert un moyen de rendre transparents tous les tissus, y compris les cellules vivantes et il expérimente son procédé sur lui-même. Lorsqu'après bien des heures d'un travail acharné et beaucoup de souffrances, il atteint son but, il se trouve dans un terrible état d'exaltation nerveuse augmentée par le caractère douloureux des expériences auxquelles il s'est volontairement soumis.

Il s'aperçoit tout de suite qu'il ne jouit nullement de tous les avantages qu'il espérait de sa transformation. Certes son corps est invisible, mais ni ses vêtements, ni la nourriture qu'il absorbe ne le sont ; il est nu et souffre cruellement de la faim et du froid ; habillé, il doit porter des gants, cacher son visage sous un voile et ses yeux avec des lunettes noires afin de ne pas être un objet de terreur, mais ce déguisement lui donne un aspect, étrange et repoussant. Il se réfugie dans une auberge de campagne et cherche en vain le moyen de reprendre un aspect normal. Aussi longtemps qu'il a de l'argent, les choses se passent assez bien ; mais lorsque ses quelques ressources sont épuisées, repéré comme auteur d'un vol qu'il a réellement commis, il doit fuir, et a recours aussitôt à son invisibilité. Il oblige alors un vagabond atterré à lui servir de compère et se livre à toutes sortes d'excès ; il vole librement et éveille l'envie de son compagnon, qui essaie de s'enfuir avec le magot dont il est le gardien.

Une grosse récompense est promise à qui s'emparera de l’« homme invisible » : les pays qu’il traverse dans sa fuite sont bouleverses. Blessé, hors de lui, il se réfugie par hasard chez Kemp, médecin qui fut son camarade de classe et qui lui a promis de ne pas appeler la police. Auprès de ce dernier, il se calme un peu, lui fait des confidences et espère trouver l'aide dont il a besoin pour assouvir sa soif de domination. Mais Kemp a peur de lui, et choqué par ses manières, il le dénonce secrètement. Après une lutte acharnée, l'« homme invisible » est sauvagement tué par la foule menée par Kemp, et lentement son cadavre redevient visible.

Ce roman appartient à la série des récits fantastique par lequel Wells commença sa carrière d'écrivain. Ils lui furent inspirés par les conquêtes de la science moderne. La question sociale occupait alors une place prépondérante dans l'esprit de l'auteur. Bien que l’« homme invisible » se rende coupable de plusieurs crimes, il est le prolétaire génial qui, en fin de compte, est plus sympathique que le «gentilhomme » Kemp, timide, secrètement envieux de la supériorité scientifique de son ancien camarade, et offensé de son manque d'« éducation ». Une assez terrible amertume se fait jour dans ce roman : Si tu es pauvre, ne sois pas différent des autres, ne sois pas plus intelligent que la moyenne, ne te fie pas aux riches ils essaieront de te détruire par tous les moyens.

bdp
27-Avr-2024
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