Ramuntcho

Roman de Pierre Loti (1850-1923), publié à Paris en 1897.

Nommé commandant d'un petit navire de surveillance à la frontière d'Hendaye, le romancier, rendu célèbre par ses œuvres précédentes : Aziyadé, le Roman d'un spahi, ou Madame Chrysanthème, fut conquis par le pays basque. Il en fit le cadre d'un nouveau récit, où l'exaltation du traditionalisme et du particularisme régional tient lieu et place de l'exotisme qui lui était cher.

Deux jeunes Basques s'aiment d'amour tendre et pur. Elle s'appelle Gatchutcha, Gracieuse ; lui, Ramuntcho, Raymond : berger, mi-pêcheur, mi-contrebandier, à la façon des hommes de son pays. Ils se sont promis l'un à l'autre et le mariage doit avoir lieu après le service militaire de Ramuntcho. Mais, à son retour, le jeune homme ne trouve plus sa fiancée. Gatchutcha, poussée par la haine que nourrit sa mère contre Ramuntcho, est entrée au couvent où elle a déjà prononcé ses vœux. Désespéré, il projette un enlèvement. Avec le propre frère de la jeune fille, il pénètre dans le monastère ; mais la candeur des religieuses, la tranquille et fraternelle indifférence de Gatchutcha le désarment. Il se retire et part pour l'Amérique.

Ce roman a connu un vif succès populaire. Le cinéma et la chanson l'ont popularisé. Fut-il écrit pour plaire au public ? Il est incontestable que Loti s'éprit profondément du pays basque, au point d'y passer sa vie durant tous ses loisirs. En a-t-il pour autant exprimé ici la véritable originalité ? Montagnes, forêts, paysages d'ailleurs évoqués avec beaucoup de pittoresque, tout est imprégné de tristesse, enveloppé de deuil ; sentiments assez peu caractéristiques du caractère basque. Si bien qu'on a pu dire que le jeune Ramuntcho, c'est Loti lui-même qui a dépouillé son habit d'académicien et d'homme du monde, coiffé le béret, joué au contrebandier, et fait des parties enragées de pelote, mais n'a pu changer son âme.


bdp
16-Sep-2024
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