Cléopâtre

On la considère comme la première tragédie « pure » de la Renaissance, ébauche hésitante des chefs-d’œuvre du siècle classique. L'action se situe après la mort d'Antoine et la victoire d'Octave. Il s'agit plus en réalité, d'un récit dialogué que d'une tragédie proprement dite. Au premier acte, tandis qu'un chœur de jeunes égyptiennes commente les événements et exprime sa douleur devant l'humiliation qui frappe Cléopâtre, surgit l'ombre d'Antoine qui prédit au peuple assemblé des jours de malheur.

Le deuxième acte se réduit à un dialogue entre Octave et Agrippa qui, tout en commentant les derniers événements d'Égypte exaltent la grandeur impérissable et toujours triomphante de Rome. Entourée du chœur, Cléopâtre se plaint que sa beauté, si efficace avec César et Antoine, n'ait aucun pouvoir sur Octave et que même la promesse de dons royaux et d'honneurs extraordinaires ait été vaine, le rigoriste Octave ne pensant qu'à la gloire et au prestige de Rome et prétendant faire figurer l'altière souveraine, enchaînée à son char, le jour de son triomphe. Cléopâtre se retire après ces lamentations, concluant, dans un dialogue avec le chœur, qu'elle n'a désormais d'autre alternative que le suicide.

Au quatrième acte, se place un dialogue entre Octave et l'ombre d'Antoine, ce dernier reprochant au vainqueur son intransigeance, le priant d'avoir pitié d'une reine aussi belle. Octave lui fait alors remarquer que sa bonté fut un mal pour lui-même et le peuple romain.

Aucun personnage ne paraît au cours du cinquième acte. Le chœur vient annoncer la mort de Cléopâtre déplorant qu'une destinée si cruelle ait été réservée à une femme aussi puissante.

La pièce est médiocre, même au point de vue du style. Elle a eu cependant le mérite d'être la première tentative européenne dans ce genre, postérieure cependant de trente-sept années à la Sophonisbe de Trissin, représentée en Italie en 1517.


bdp
16-Sep-2024
Copyright Rêv'Errances [https://reverrances.fr]