Titre que le poète, littérateur et humaniste Jean Boccace (1313-1375) donna à son chef-d’œuvre écrit, selon toute probabilité entre 1350 et 1355 et en italien. Source d'inspiration pour les artistes, « le Décaméron » fut illustré par Boccace lui-même. L'incipit du volume (qui, selon certains, serait de Boccace lui-même) explique le titre, la forme et le contenu de l'œuvre : « Ici commence le livre appelé Décaméron, dans lequel sont rassemblées cent nouvelles racontées en dix jours, par sept femmes et trois jeunes hommes». Le Décaméron est donc divisé en dix Journées et les différents récits, tout en étant complètement autonomes par le caractère et l'argument, apparaissent rigoureusement ordonnés dans un cadre prestigieux, heureusement conçu. Le livre s'ouvre par une espèce de prologue dans lequel l'auteur tient à justifier le caractère spécialement narratif et essentiellement sentimental de son œuvre, consacrée à l'adoucissement des peines des amants malheureux et, particulièrement, des femmes. Suit l'introduction à la Première Journée .

Décaméron (1916) d'après John William WATERHOUSE, © Art Gallery Liverpool
Journée 1
La reine du jour, Pampinéa, n'impose aucun sujet de discussion : on y parle de «ce qui plaît le plus à chacun», et les arguments du temps (la satire des religieux, le goût des discours piquants, des répliques originales) fournissent les thèmes de chacun de ces contes.(1) Entre tous, se détache l'aventure du sieur Ciappelletto, escroc et criminel patenté qui, surpris par la mort en terre étrangère, ne se laisse pas impressionner par l'événement. Il rassure ses hôtes qui craignent le scandale de son impiété, puis par une fausse confession, trompe un saint moine, et se meurt quoique mauvais homme de son vivant, il est une fois mort, considéré comme un saint et appelé saint Ciappelletto. L'art de Boccace rehausse puissamment cette sombre figure et éclaire d'un mystérieux sourire sa triste aventure.
(2) L'histoire du juif Abraham, riche et vertueux marchand parisien qui, pressé par un ami de se faire chrétien, trouve une raison décisive de se convertir dans la vie dissolue de la Curie romaine.
(3) Le fameux conte de Saladin et des trois anneaux : symbole des trois religions différentes que Dieu a données aux hommes, sans qu'il leur soit aisé de reconnaitre laquelle est la vraie.
(4) Un moine ayant commis un péché digne d’une très grave punition, échappe à la peine qu’il avait méritée en reprochant adroitement la même faute à son abbé.
(5) La marquise de Montferrat, au moyen d’un repas uniquement composé de poules, et avec quelques paroles gracieuses, réprime le fol amour du roi de France.
(6) Un brave homme confond par un bon mot la méchante hypocrisie des gens de religion.
(7) Bergamino, en contant une nouvelle concernant Primasso et l’abbé de Cluny, critique honnêtement un trait inaccoutumé d’avarice chez sieur Can della Scala.
(8) Guiglielmo Borsiere, avec quelques mots polis, perce à vif Ermino de Grimaldi sur son avarice.
(9) Le pusillanime roi de Chypre, piqué au vif par une dame de Gascogne, devient homme d’énergie.
(10) Maître Albert de Bologne fait honnêtement rougir une dame qui avait voulu lui faire honte de ce qu’il était amoureux d’elle.
Journée 2.
Philomène propose le thème « de celui qui, tourmenté par diverses choses, arrive, au-delà de son espérance, à une conclusion heureuse ». Récits presque tous romanesques, qui ont pour scène l'Italie entière, l'Orient et diverses parties de l'Europe. Quelques uns sont remarquables en raison de leur intérêt humain par exemple : (4) celui qui a pour héros Landolfo Ruffolo courageux Amalfitain, tombé dans la misère, il devient corsaire, s'enrichit, perd à nouveau tout son avoir et réussit à, rentrer miraculeusement dans sa patrie, ramenant avec lui un coffret de diamants échappé à un naufrage.

La fiancée du roy
Garbo H. Floury, 1903, Paris.
Il y a aussi l'histoire de Martellino, bouffon de Cour qui, pour se moquer de la superstition des Trévisans, feint d'être paralytique et, miraculeusement guéri, s'attire de nombreux ennuis dont il se dégage à grand-peine.
Mais le chef-d’œuvre de cette Journée est, de l'avis général, (5) la fantasmagorique aventure d'Andreuccio de Pérouse, jeune marchand un peu simple qui, venu à Naples pour acheter des chevaux, connaît, en l'espace d'une nuit, une série bouleversante d'incidents angoissants desquels il peut heureusement se dégager.
(6) Madame Beritola, ayant perdu ses deux fils, est trouvée sur une île déserte avec deux chevreaux. Elle va en Lunigiane où l’un de ses fils, entré au service de son seigneur, est surpris avec la fille de celui-ci et mis en prison. Reconnu par sa mère, il épouse la fille du seigneur.et son frère ayant été retrouvé, ils reviennent tous eu leur premier état.
(7) Alatiel, fille du sultan de Babylone est envoyée comme épouse au roi de Garbo. Après divers accidents survenus en l'espace de quatre ans, en divers lieux, aux mains de neuf hommes, elle est enfin ramenée à son père, toujours pucelle, et repart, comme au début de ses aventures, vers le roi de Garbo, pour devenir sa femme.
(8) Le comte d’Angers, faussement accusé, s’enfuît en exil et laisse ses deux enfants en Angleterre. Revenu incognito, il les trouve en bonne situation., va comme palefrenier à l’armée du roi de France, et reconnu innocent, est rétabli dans son premier état.
(9) Bernabo de Gènes, induit en erreur, perd son argent et ordonne de tuer sa femme innocente. Celle-ci se sauve et entre, sous des habits d’homme, au service du Sultan. Elle retrouve celui qui a trompé son mari, le fait punir, et ayant repris ses habits de femme, elle revient avec son mari à Gènes.
(10) Paganino de Monaco enlève la femme de messer Rieciardo da Chinzica, lequel, ayant appris où elle se cache, va la redemander à Paganino. Mais elle ne veut pas retourner avec lui, et messer Rieciardo étant mort, elle devient la femme de Paganino.
Journée 3.
Néiphile évoque la joie de celui « qui s'assure par habileté une chose intensément désirée ou retrouve une chose perdue », argument dont profitent nos conteurs pour égrener une série de thèmes scandaleux dont l'obscénité est, à grand-peine, transfigurée et justifiée par l'art souverain de l'auteur. Parmi les plus célèbres et les plus piquants sont les contes du jardinier Masetto de Lamporecchio (ses prouesses dans un monastère), du roi Agilulfo qui ne réussit pas à démasquer et à punir la folle audace de son palefrenier, de Zima qui conquiert, par un subtil expédient, la femme de l'avare Francesco Vergellesi ; l'incroyable aventure de Ferondo qui est persuadé, par un abbé fourbe d'être mort et ressuscité : l'émouvante histoire de la sage Giletta de Narbonne et la plus audacieuse, peut-être, de toutes, celle de l'ingénue Alibech.(1) Masetto de Lamporecchio s’étant fait passer pour muet devient jardinier d’un couvent de nonnes qui finissent toutes par coucher avec lui.
(2) Un palefrenier couche avec la femme du roi Agilulf. Ce dernier s’en aperçoit, retrouve le coupable et lui tond une mèche de cheveux. Le tondu tond à son tour ses camarades, et se tire ainsi de sa maie aventure.
(3) Sous prétexte de confession et de pureté de conscience, une dame énamourée d’un jouvenceau pousse un moine, sans que celui-ci s’aperçoive de la supercherie, à lui faciliter le moyen de voir son amant.
(4) Don Felice enseigne à frère Puccio comment il deviendra bienheureux en faisant une certaine pénitence. Pendant que frère Puccio fait cette pénitence, don Felice se donne du bon temps avec la femme de celui-ci.
(5) Le Magnifique donne son palefroi à messer Francesco Vergellesi, sous condition de parler seul à seul avec sa femme. Celle-ci ne répondant pas, il fait lui-même la réponse, dont l’effet ne tarde pas à s’ensuivre.
(6) Ricciardo Minutolo aime la femme de Filippello Fighiuolfo. Sachant qu’elle était jalouse de son mari, il lui dit que Filippello a un rendez-vous le jour suivant dans une maison de bains avec sa femme à lui. La dame ne manque pas d’y aller et, croyant être avec son mari, elle couche avec Ricciardo.
(7) Tedaldo, irrité contre une sienne maîtresse, part de Florence. Il y revient quelque temps après sous un déguisement de pèlerin ; il parle à sa maîtresse, lui fait reconnaître son erreur, sauve la vie de son mari qui était accusé de l’avoir tué, le réconcilie avec ses frères, et jouit en paix des faveurs de la dame.
(8) Ferondo avale une certaine poudre et est enterré comme mort. Tiré du sépulcre par l’abbé qui jouit de sa femme, il est tenu par celui-ci en prison, et on lui fait croire qu’il est dans le purgatoire. Une fois ressuscité, il élève comme sien un fils que l’abbé avait eu avec sa femme.
(9) Giletta de Narbonne guérit le roi le France d’une fistule. Elle demande pour mari Beltram de Roussillon, lequel l’ayant épousée contre sa volonté, s’en va de dépit à Florence. Là, il fait la cour à une jeune fille et couche avec Giletta, croyant coucher avec elle. Il en a deux fils; c'est pourquoi, par la suite, la tenant pour chère, il l’honore comme sa femme.
(10) Alibech s’étant faite ermite, le moine Rustico, lui apprend à remettre le diable en enfer. Elle devient ensuite la femme de Néerbale.
Journée 4.
Il existe un violent contraste entre ces contes provoquant souvent le rire et ceux de la Quatrième Journée ( Philostrate) durant laquelle «on raisonne de ceux dont les amours connurent une fin malheureuse Ici encore ne manquent pas les complications romanesques (l'histoire tortueuse des amours sanglantes de trois jeunes hommes et des trois sœurs de Crête ou l'émouvante et héroïque aventure de Gerbino, neveu du roi Guillaume de Sicile), mais plus souvent les contes, dans leur simplicité, révèlent une tragique grandeur. Remarquable et très belle est l'histoire du cruel Tancredi, prince de Salerne, qui, aveuglé par l'idée de venger son honneur, fait tuer l'amant de sa fille Ghismonda et lui fait porter le cœur dans une coupe d'or la jeune femme, ayant versé pardessus de l'eau empoisonnée, la boit et meurt «. Non moins puissantes et aussi plus émouvantes sont les ligures de la pauvre Isabetta et sa pitoyable folie de la courageuse et malheureuse Andreuola ou de l'infortunée Simons. Il convient de rappeler aussi la nouvelle sur Guillaume de Roussillon dans laquelle le thème, cher à la littérature romane, du mari jaloux donnant à manger à sa femme le cœur de l'amant assassiné, est repris avec une force rare et une grande puissance dramatique.
Lisabetta et le basilic d'après William Hunt (1867)
(1)Tancrède, prince de Salerne, tue l’amant de sa fille, et envoie à celle-ci le coeur de son amant dans une coupe d’or. La jeune fille boit du poison et meurt.
(2) Frère Alberto fait croire à une dame que l'ange Gabriel est amoureux d’elle, et se faisant passer pour lui, il couche plusieurs fois avec la dame. Surpris par les parents de cette dernière, il se sauve de chez elle et se réfugie chez un pauvre homme qui, le lendemain, le conduit sur la place sous le déguisement d’un homme sauvage. Là, il est reconnu, pris et mis en prison.
(3) Trois jouvenceaux aiment trois sœurs et s’enfuient avec elles en Crète. L’aînée tue son amant par jalousie ; la seconde lui sauve la vie en couchant avec le duc de Crète. Son amant l’ayant su, la tue et s’enfuit avec la sœur aînée. Le troisième amant et la troisième sœur sont accusés du meurtre ; ils sont mis en prison, corrompent le gardien et se sauvent à Rhodes, où ils meurent dans la misère.
(4) Gerbino, malgré la parole donnée par son aïeul le roi Guiglielmo, attaque un navire du roi de Tunis pour enlever la fille de ce dernier. Celle-ci est tuée par ceux qui étaient sur le navire. Gerbino les tue tous, et a, à son tour, la tête tranchée par ordre de son aïeul.
(5) Les frères de Lisabetta tuent l’amant de celle-ci. Il lui apparaît en songe et lui montre l’endroit où il est enterré. Elle le retrouve, lui coupe la tête et l’enterre dans un pot de basilic sur lequel elle ne cesse de pleurer. Ses frères lui enlèvent le pot de basilic, et elle meurt peu après de chagrin.
(6) Andreuola aime Gabriotto. Ils se racontent chacun un songe qu’ils ont eu ; après quoi Gabriotto meurt dans les bras de sa maîtresse. Pendant que celle-ci, aidée de sa servante, le porte chez lui, elles sont prises par les gens de la Seigneurie; Le podestat veut lui faire violence ; mais elle ne le souffre pas. Son père l’ayant appris, et son innocence ayant été reconnue, elle est mise en liberté. Ne voulant plus vivre dans le monde, elle se fait religieuse.
(7) Simone aime Pasquino ; ils se donnent rendez-vous dans un jardin. Pasquino s’étant frotté les dents avec une feuille de sauge, meurt. Simone est prise, et voulant montrer au juge comment est mort Pasquino, elle se frotte les dents avec une feuille de sauge et meurt à son tour.
(8) Girolamo aime Salvestra. Cédant aux prières de sa mère, il va à Paris ; quand il revient, il trouve Salvestra mariée. Il pénètre en cachette chez elle et meurt à ses côtés. On le porte à l’église où Salvestra meurt à son tour à côté de lui.
(9) Messer Guiglielmo Rossiglione donne à manger à sa femme le cœur de messer Guiglielmo Guardastagno qu’il a tué et qu’elle aime. La dame l’ayant su, se jette par la fenêtre et se tue. Elle est ensevelie avec son amant.
(10) La femme d’un médecin met dans un coffre son amant endormi et qu’elle croit mort. Deux usuriers emportent le coffre chez eux. L’amant est découvert et pris pour un voleur. La servante de la dame raconte à la Seigneurie que c’est elle qui l’a mis dans le coffre volé par les usuriers, de sorte qu’il échappe à la potence ; les usuriers sont condamnés à l’amende pour avoir volé le coffre.
Journée 5.
Comme pour permettre à l'esprit du lecteur de s'évader de la tristesse de tant de tragédies, Fiammetta choisi pour argument de la Cinquième Journée « ce qui à quelques amants arriva heureusement après quelques incidents cruels ou malheureux «Elle comporte donc exclusivement des histoires à fin heureuse. Se remarquent par leur valeur d'art et leur rayonnement poétique l'allègre histoire du chant des rossignols ; la romanesque aventure de Teodoro et de Violante, l'histoire de Gostanza de Lipari, celle de Nastagio de la famille des Onesti, enfin celle de Federigo de la famille des Alberighi. Gostanza, après de longues aventures et un long désespoir, réussit miraculeusement à vaincre les obstacles qui s'opposent à son mariage avec Martuccio Gomito qu'elle aime. Nastagio, déchiré par un amour malheureux, arrive à émouvoir le cœur de la jeune fille dont il est épris, tirant parti, d'une manière inimaginable, d'une vision infernale : alors qu'il se trouvait dans un bois de pins à Chiassi, il vit un chevalier poursuivre une jeune fille, la tuer et la faire dévorer par deux chiens ». Il apprend du chevalier que cette peine a été assignée au couple par la justice divine, parce que la femme, de nombreuses années auparavant, l'avait réduit au suicide par son implacable cruauté. Et il suffit à Nastagio de faire assister son aimée à la terrible scène (qui se reproduit chaque vendredi) pour la persuader de l'épouser sans délai. Federigo, après avoir dépensé en vain sa fortune pour conquérir par le luxe et la magnificence le cœur de Giovanna, réussit à l'émouvoir en supportant noblement la misère et en continuant à donner des preuves de l'héroïque ténacité de son amour et de l'extrême noblesse de son âme.
Cimon et Iphigénie par Sir John Everette Millais (1848)
(1) Cimon devient sensé en devenant amoureux, et enlève en mer sa dame Ephigénie. Il est mis en prison à Rhodes. Lisimaque l’en tire, et tous les deux enlèvent Éphigénie et Cassandre au milieu de leurs noces. Ils s’enfuient avec elles en Crète ou ils les épousent, et, devenus riches, ils sont rappelés chez eux.
(2) Costanza aime Martuccio Gomito. Entendant dire qu’il était mort, elle monte de désespoir dans une barque qui est poussée par le vent à Suse. De là, elle s’en va à Tunis où elle le retrouve vivant. Elle se fait connaître à lui et l’épouse. Martuccio, devenu riche, s’en revient avec elle à Lipari.
(3) Pietro Boceamazza s’enfuit avec l’Agnolella. Il rencontre des voleurs ; la jenne fille fuit à travers une forêt et arrive vers un château. Pietro est pris par les voleurs et se sauve de leurs mains. Après divers accidents, il arrive au château où était l’Agnolella, et l’ayant épousée il s’en revient avec elle à Rome.
(4) Ricciardo Manardi est trouvé par messer Lizio dla Valbona avec la fille de celui-ci. Il l’épouse et fait la paix avec le père.
(5) Guidotto da Cremona laisse à Giacomino da Pavia une petite fille et meurt. Celle-ci devenue grande et demeurant à Firenza, est aimée par Giannole di Séverine, et Minghino di Mingole qui se la disputent. La jeune fille est reconnue pour être la sœur de Giannole, et épouse Minghino.
(6) Gianni di Procida est trouvé avec une jeune fille qu’il aime et qui avait été donnée au roi Federigo. Tous deux sont liés à un pal pour être brûlés. Mais Gianni est reconnu par Ruggieri dell’ Oria; il échappe au supplice et épouse sa dame.
(7) Théodore, amoureux de Violante, fille de masser Amerigo, son seigneur, la rend grosse et est condamné à être pendu. Pendant qu’on le conduit au supplice en le fouettant de verges, il est reconnu par son père et mis en liberté ; après quoi il épouse Violante.

D'après S. Botticelli © Museo del Prado, Madrid
8) Nastagio degli Onesti aimant une dame de la famille des Traversari, depense toute sa fortune sans parvenir à se faire aimer. Sur les instituées des siens, il s’en va à Chiashi. Là, il voit un chevalier donner la chasse à une jeune femme, la tuer et la donner à dévorer à deux chiens. Il invite à déjeuner ses parents et la dame qu’il aime, et celle-ci voit la même jeune femme subir le susdit supplice. Craignant qu’il ne lui en arrive autant, elle consent à prendre Nastagio pour mari.
(9) Federigo degli Alberighi aime et n’est point aimé. Ayant dépensé tout son bien en prodigalités, il ne lui reste plus qu’un faucon qu’il donne à manger à sa dame venue chez lui pour le voir. Celle-ci apprenant cette nouvelle preuve d’amour, change de sentiment, le prend pour mari et le fait riche.
(10) Pietro di Vinciolo va dîner hors de chez lui. Sa femme fait venir un jeune garçon. Pietro étant revenu, elle cache le garçon sous une cage à poules. Pietro raconte qu’on vient de trouver chez Arcolano, avec lequel il soupait, un jouvenceau que sa femme y avait introduit. La dame blâme vivement la femme d’Arcolano. Par malheur, un âne pose son pied sur les doigts du garçon qui était sous la cage. Il crie, Pietro y court, le voit et reconnaît la fourberie de sa femme, avec laquelle il s’accorde pourtant afin de satisfaire sa vile passion.
