Paul VALÉRY (Sète, 1871 - Paris, 1945). D'origine corse par son père, et génoise par sa mère, il poursuit sans conviction des études de droit à Paris à partir de 1888 et se tourne à la fois vers les sciences et la littérature. Ses premiers poèmes paraissent en 1889. L'accueil amical que lui réserve Mallarmé en 1891 fera de lui un admirateur du maître et un familier des fameux « mardis» de la rue de Rome. L'année suivante, une grave crise intérieure lui fait prendre conscience de la vanité de l'esthétisme littéraire auquel il s'était abandonné jusqu'alors, et de la nécessité pour lui d'une recherche toute intellectuelle des capacités de son entendement. S'astreignant désormais et jusqu'à la fin de sa vie à la rédaction quotidienne de ses cahiers de réflexions, il écrit peu de poèmes et envisage même de cesser toute activité littéraire. Il fréquente néanmoins le milieu des hommes de lettres et des artistes, et se lie d'amitié avec Gide, puis avec Degas, Redon, plus tard avec Ravel. En 1912, cédant à la pression de ses amis, il songe à rassembler ses vers et décide de leur adjoindre une nouvelle composition poétique, la jeune Parque, qui l'occupe cinq années durant et paraît en 1917. L'accueil enthousiaste réservé au «Cimetière marin» (1920) et à l'Album de vers anciens le fait revenir à la littérature et à la vie des salons. Paraissent alors d'autres recueils (Charmes, 1922). Élu à l'Académie française en 1925, il devient dès lors un personnage éminent dans les lettres et quasiment un poète officiel. Publiant de nombreux essais critiques, des réflexions sur l'architecture et la peinture, il est nommé professeur au Collège de France en 1937 et exerce une sorte de magistère intellectuel sur les lettres européennes. En 1941, il rassemble les textes de Tel quel et publie en 1942 son dernier livre Mauvaises Pensées et autres. La IVe République lui fait des obsèques nationales. Son corps repose à Sète, sa ville natale, dans la terre et l'espace du «Cimetière marin».
