MONTI

Vincenzo MONTI, poète italien, né à Alfonsine (Fusignano) en 1754, mort à Milan en 1828. A partir de 1778 il vit à Rome, et, sans entrer dans les ordres, porte le titre d'abbé. Dès ses premières œuvres, on pressent l'admirable versificateur qu'il sera par la suite : Vision d'Ezéchiel (1776) ; Prosopopée de Périclès (1779) ; Beauté de l'univers (1781) ; Pensée d'amour (1783) ; l'Ode à Montgolfier (1784) ; trois tragédies : Aristodème (1784), Galeotto Manfredi (1787), Caius Gracchus (1800) ; une épopée, la Feroniade (commencée en 1783).
Il s'inspire de la Bible, des classiques, Homère, Dante, l'Arioste, mais aussi de Milton, Goethe. Ossian, Shakespeare, Gray, Klopstock. Il est le chef incontesté du néo-classicisme. Ses différentes œuvres portent la marque de l'époque troublée où il a vécu. La Bassvilliana (poème écrit en 1793 à propos de la mort de Hugo Bassville secrétaire de légation français massacré par la populace de Rome) renferme de violentes invectives contre la Révolution. Quelques années plus tard (1797), « le citoyen Monti » a écrit trois poèmes contre l'Eglise : le Fanatisme, la Superstition, le Danger, et célèbre le congrès d'Udine (1797) et celui de Lyon (1801). Dans sa Mascheroniana (écrite en 1800, après la mort du poète Mascheroni) il apparaît comme admirateur enthousiaste de Bonaparte. Il va être le chantre officiel de Napoléon qui le nommera professeur d'éloquence à l'université de Pavie et historiographe du royaume d'Italie ; en son honneur, Monti écrit le Barde de la Forêt-Noire (1806) ; l'Epée de Frédéric II (1806). Après la chute de Napoléon, il se rallie à l'Autriche, et écrit pour ses nouveaux maîtres (1815) le Mystique hommage, le Retour d'Astrée, l'Invitation à Pallas. Ces palinodies fâcheuses laissent intact, chez Monti, son amour pour l'Italie.
Monti a en outre écrit en vers une belle traduction de l'Iliade, et, en prose, une Proposition de quelques corrections et additions à faire au Dictionnaire de la Crusca (1817-1826), où il expose ses théories sur la langue.