Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski, romancier russe, né à Moscou en 1822, mort à Saint-Pétersbourg en 1881. Après avoir fait ses études à l'école du génie de Saint-Pétersbourg et passé une année dans l'armée, il se consacra définitivement aux lettres.
Son premier roman, les Pauvres gens (1846), eut un très grand succès. Vers cette époque, il se mêla à l'agitation démocratique de la jeunesse russe. En 1849, il fut condamné à être fusillé, puis déporté en Sibérie. L'épilepsie et le séjour dans les bagnes eurent une pernicieuse influence sur son activité littéraire. Son talent devint trop maladif, et il versa dans un mysticisme extrême. Revenu à Saint-Pétersbourg (1859), il combattit le nihilisme, fonda une école slavophile, et préconisa l'idée de la régénération du monde par la religion chrétienne. Les célèbres Souvenirs de la Maison des Morts (1863) inaugurèrent une série d'œuvres inégales et puissantes qui valurent à Dostoïevski une immense notoriété :
Crime et Châtiment (1865),
Humiliés et Offensés, l'Idiot (1868),
l'Eternel mari (1869),
les Possédés (1873),
les Frères Karamazow, Cahier d'un écrivain (1876-1881),
la Confession de Stavroguine, etc.
Ses funérailles furent célébrées avec une pompe extraordinaire. Touffus, mal composés, obscurs, remplis d'épisodes d'une noirceur ou d'une tristesse infinie et de personnages mal équilibrés, les romans de Dostoïevski révèlent en revanche une psychologie d'une profondeur et d'une hardiesse inouïes qui descend aussi loin que possible dans les bas-fonds de l'âme humaine. Par ce côté particulier de son œuvre, Dostoïevsky a exercé une influence considérable sur la littérature contemporaine, et, en France comme à l'étranger, nombre d'écrivains peuvent se rattacher à son école.
